samedi 3 janvier 2015






Alors je suis assise là sur mon divan et je note tout ce que Frédéric Beigbeder a dit de plus beau dans son dernier  roman.  J'écoute The National.  Je brasse la tête et tape du pied lourdement pour accentuer certains segments.  Je vois pas ce que je pourrais faire d'autre.  Je veux dire, y'a plein d'autres trucs mais je vois pas, je vois pas.  Penser à quelqu'un, ça occupe mais pas vraiment.  Je constate que j'ai pas retrouvé mon écriture d'avant, d'avant que mes mains se mettent à trembler puis à se contrôler puis à trembler des fois, j'ai plutôt retrouvé celle de mes huit ans.  J'appuie trop fort, mon stylo dérape, j'appuie pas assez fort, c'est pas mieux.  Je sais pas si je devrais écrire plus gros ou plus petit.  Plus vite ou plus lentement.  Y'a des petits papiers partout sur les tables pliantes dépliées.  Je tousse.  Je me lève pour lancer un jouet à mon chat qui a un regain d'énergie.  Je m'aperçois que moi, j'en ai pas. 

J'ai des questions.  

Depuis le début de 2015, je me nourris de chocolat et de soupe.  Y'a eu une poutine, aussi.  Je tousse.  Depuis 2015, je vis en recluse.  Ça me convient.  Puis je me rappelle que cette année, je dois être quelqu'un, faire quelque chose, et ça m'angoisse.  On m'a dit que j'avais tendance à me rebuter devant certaines responsabilités d'adulte.  C'est vrai.  Je sais pas comment je vois mon horaire, pour plus tard.  J'écris mal.  Les «s», surtout.  Je tousse.  Je veux lire en boucle.  En boucle.  En boucle.  Pas perdre de temps avec les débuts minables.  Ceux qui tournent en rond.  Il faut que je sois conquise d'un coup.  Alors que moi, je fais rarement bonne première impression.

Pas de réponse.

Aucune réponse.










 

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